Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/39

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même philosophe, à rendre les hommes plus heureux, en les rendant plus modérés et plus sages, c’est-à-dire, plus vertueux. Le but essentiel des lois doit donc être de cultiver en eux, d’abord, les qualités de l’âme, prudence, tempérance, justice, courage ; puis, de leur faire acquérir les biens extérieurs, santé, beauté, force, richesse, autant que ce soin peut s’accorder avec la fin première et principale, ou avec l’intérêt général de l’état. C’est pour cela qu’il définit la politique, la science qui produit ou qui fait régner la justice dans une république (1) ; car la justice comprend, à elle seule, toutes les autres vertus : elle en est la source et le plus solide fondement.

Enfin, considérant qu’il n’y a, parmi les hommes, aucune institution que le temps ne puisse améliorer ; que l’esprit humain trouve, dans la conscience même qu’il a de sa faiblesse, l’idée d’un perfectionnement toujours possible, dans tout ce qu’il est capable de concevoir et d’entreprendre ; Platon ne se dissimule point que son système de lois, comme celui de tout autre législateur, devra nécessairement subir des modifications. Mais il veut qu’une sage et lente expérience en constate le besoin ou l’utilité ; il veut que les

(1) IIcXiTlXÏ), ÈTCIÇTIIIT, •XMiTlXri ^IXKlOGÛVViÇ lï ïïoj.ei. (Platon. De finit. p. 413, b.) xxxviij