Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/50

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DISCOURS

Enfin, Aristote, s’élevant par la pensée au-dessus de tous les gouvernements qu’il a décrits, et. dont il a observé la marche, les jugeant et les appréciant, dans leur principe et dans leur tendance, examine quels sont pour chacun d’eux les moyens de conservation, les causes plus ou moins imminentes d’altération ou de ruine ; et cette partie de son ouvrage est, sans contredit, une des plus curieuses ; c’est celle où se manifeste le plus la supériorité incontestable de sa méthode, et la vaste étendue de son génie et de ses connaissances. Ennemi, par sentiment et par conviction, de toutes les révolutions violentes, persuadé que rien de ce qui est véritablement beau ou bon ne peut être le résultat d’une action brusque et soudaine, il trace, d’une main aussi ferme que sage, aux républiques, soit aristocratiques, soit démocratiques, soit oligarchiques, aux monarchies légales ou absolues, et même aux tyrannies, la route qu’elles doivent suivre pour prévenir, par d’heureuses modifications qui les améliorent, les commotions terribles dont elles sont menacées, et où les conduisent, inévitablement les abus ou les vices propres à chacune d’elles.

On peut donc, ce me semble, regarderies écrits de Platon et d’Aristote, sur la politique, comme le monument le plus précieux des connaissances acquises par les Grecs sur cet important sujet. Car, PRÉLIMINAIRE. xlix

malheureusement,