Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POLITIQUE

D’ARISTOTE.

LIVRE PREMIER.

ARGUMENT.

I. TOUTE cité, tout état, est une association, et toute association a pour but quelque bien, ou quelque avantage : la société civile ou politique, la plus puissante de toutes les associations, a donc aussi pour but un certain avantage. Ceux qui ont pensé [comme Platon] que gouvernement civil, ou royal, ou domestique, ou despotique, ne signifie qu’une seule et même chose sont dans l’erreur : il n’y a pas seulement différence dans le nombre des individus soumis à l’autorité, il y a différence dans l’espèce d’autorité exprimée par ces différents mots ; on s’en convaincra, en décomposant la société dans ses éléments. Naturellement, l’association qui se forme pour subvenir aux besoins de tous les jours, est la famille, composée du mari, de la femme, des enfants et des esclaves ; les destinations de ces différents membres de la famille sont marquées par la nature, ainsi que l’espèce et les divers degrés de subordination relative qui existent entre eux. La bourgade est comme une colonie ou une émanation de la famille, c’est la réunion de plusieurs familles. Par conséquent l’existence de la cité est du fait même de la naTome II. I ARGUMENT