Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la chose, et celle où elle va, est plus ou moins sensible. On dit des choses, tantôt qu’elles naissent et deviennent absolument, et tantôt on dit limitativement qu’elles deviennent telle ou telle chose, sans qu’elles viennent l’une de l’autre réciproquement, à la manière dont nous l’entendons ici. Nous nous bornons en effet maintenant à expliquer pourquoi, toute production étant la destruction de quelque autre chose, et toute destruction étant la production d’une autre chose aussi, nous n’attribuons pas dans le même sens la production et la destruction aux choses qui changent les unes dans les autres.

§ 16.[1] Ceci du reste ne résout pas la question que nous nous posions en dernier lieu. Mais cela nous explique pourquoi de quelqu’un qui apprend, on dit qu’il devient savant, et non pas qu’il devient absolument ; tandis que d’une chose qui pousse naturellement, on dit d’une manière absolue qu’elle naît et devient. Ce sont là les déterminations, les différentes catégories, dont les unes expriment

    moins sensible. » — Naissent et deviennent, il n’y a qu’un seul mot dans le grec. — Limitativement, ou seulement. — Dont nous l’entendons ici, en disant que la génération absolue est la destruction d’une autre chose, et que la destruction absolue est aussi une génération. — Nous n’attribuons pas dans le même sens, toutes ces restrictions sont subtiles et obscures. — Aux choses qui se changent les unes dans les autres, ce sont les différents états par lesquels passe un même corps, comme la suite semble l’indiquer. Ce n’est pas à proprement parler la destruction, ou la production, d’une qualité ; c’est une simple succession.

  1. § 16. Que nous nous posions en dernier lieu, sur les rapports véritables de la production et de la destruction absolues. — Qu’il devient savant, son ignorance se changeant en savoir, de même que son savoir peut se changer en ignorance, s’il oublie ce qu’il a appris. — Qui pousse naturellement, le mot du texte me semble avoir toute la force de l’expression dont je me sers en traduisant. — Qu’elle naît et devient, il