Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/225

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l’être réel et particulier, les autres la qualité, les autres la quantité. Par suite, de toutes les choses qui n’expriment pas une substance, on ne dit point d’une manière absolue qu’elles deviennent, mais qu’elles deviennent telle ou telle chose. Cependant, pour tous les cas également, la production ne s’applique expressément qu’aux objets placés dans une des deux séries. Par exemple ; dans la catégorie de la substance, on dit que la chose devient, si c’est du feu qui se produit ; on ne le dit pas, si c’est de la terre ; dans la catégorie de la qualité, on dit que la chose devient, si l’être devient savant, et non pas s’il devient ignorant.

§ 17.[1] Ainsi donc, voilà comment nous expliquons pourquoi certaines choses se produisent d’une manière absolue, et comment d’autres ne se produisent, ni d’une manière absolue, ni du tout, jusque dans les substances elles-mêmes. Nous avons dit aussi pourquoi le sujet, en tant que matière, est la cause

    n’y a qu’un seul mot dans le texte. Les unes… l’être réel et particulier, c’est la catégorie de la substance. Le texte est un peu moins précis. — Les autres la quantité, il n’y a ici que trois catégories d’énumérées, bien qu’il y en ait dix ; voir le traité des Catégories, ch. 4, page 58 de ma traduction. — Qu’elles deviennent telle ou telle chose, c’est-à-dire, qu’elles changent de qualité on de manière d’être, la substance étant nécessairement supposée permanente, sous toutes les catégories. — Dans une des deux séries, l’une affirmative, l’autre négative. La suite d’ailleurs éclaircit cette pensée, bien que les termes pris pour exemple ne soient peut-être pas très bien choisis. — Si c’est du feu, le feu étant pris pour le terme positif, tandis que la terre est prise pour le terme négatif. — Si c’est de la terre, voir plus haut, § 14. — Si l’être devient savant, c’est le terme positif, tandis qu’Ignorant est le terme négatif ; mais dans l’un et l’autre cas, on dit aussi bien qu’on devient savant ou qu’on devient ignorant. Tout ceci est évidemment très subtil.

  1. § 17. Jusque dans les substances elles-mêmes, c’est-à-dire, quand une des choses, tout en existant, a cependant moins d’existence qu’une autre, en ce qu’elle lui est subordonnée ; voir plus haut, § 15. — Le sujet en