Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/287

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manière dont la production, l’action et la souffrance ont lieu dans les choses. Si, en effet, une chose a telle propriété tantôt en simple puissance, tantôt en réalité, en entéléchie, et si naturellement elle peut souffrir dans telle de ses parties, et ne pas souffrir dans, telle autre, mais que, pour sa totalité, elle souffre dans la proportion même où elle a cette propriété, il est clair qu’elle souffrira plus ou moins selon que cette propriété sera plus ou moins forte en elle. C’est en ce sens surtout qu’on pourrait plus aisément admettre l’existence des pores ; ils seraient ainsi dans les corps, comme, dans les métaux, s’étendent quelquefois des veines continues de la matière susceptible d’une certaine affection.

§ 2.[1] Ainsi tant que la chose est homogène et qu’elle est une, elle est impassible. Il en est encore de même, quand

    distinction de la puissance et de l’acte, qui est rappelée dans les lignes suivantes. — En simple puissance, j’ai ajouté le mot Simple. — En réalité, en entéléchie, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. La distinction de la puissance et de l’acte est un des principes fondamentaux du péripatétisme ; mais on peut trouver que l’application n’en est pas ici très claire, ni même très utile, pour expliquer la théorie des pores. — Et si naturellement…, j’ai laissé à la phrase grecque toute sa longueur, pour ne pas changer la tournure de l’original. — Qu’on pourrait plus aisément admettre, l’expression du texte n’est pas aussi précise, bien que celle dont je me sers moi-même ne soit pu encore aussi nette que je l’aurais voulu. — Ils seraient ainsi dans les corps, à vrai dire, ce ne seraient plus des pores ; ce seraient seulement certaines parties de la matière du corps, plus susceptibles que d’autres d’éprouver telle ou telle affection. — Comme dans les métaux, l’observation d’ailleurs est vraie ; et il n’y a personne qui ne l’ait faite. — Susceptible d’une certaine affection, le texte n’est pas aussi précis.

  1. § 2. Que la chose est homogène et qu’elle est une, en d’autres termes, qu’elle n’est pas dans les conditions voulues pour subir ou produire une action, la chose ne pouvant agir sur elle-même, et le semblable ne pouvant agir sur le semblable, ni souffrir par lui. — Elle est impassible, à l’abri de toute action et de toute souffrance