Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/361

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alors, la production des unes peut devenir une destruction pour les autres.

§ 7.[1] Néanmoins, ainsi que nous l’avons dit la production et la destruction doivent toujours être continuelles, et elles ne doivent jamais défaillir par les causes que nous avons expliquées. Ceci, du reste, se comprend très bien ; car, ainsi que nous le soutenons, la nature recherche toujours le mieux en toutes choses. Or, être vaut mieux que ne pas être ; et ailleurs nous avons énuméré les diverses acceptions de ce mot d’ Être ; mais il ne se peut pas que l’être subsiste dans toutes les choses, attendu que quelques-unes sont trop éloignées du principe. En prenant la seule voie qui restât, Dieu a complété le tout en rendant la génération continuelle et perpétuelle. L’être alors est aussi compact et continu que possible, parce qu’une production perpétuelle et un devenir constant sont le plus près possible de l’existence même. Or, ce qui est cause de cette production, comme on l’a déjà dit bien souvent, c’est

  1. § 7. Ainsi que nous l’avons dit, soit dans ce chapitre, un peu plus haut, § 3, soit dans la Physique, livre III, ch. 5, § 4, page 94 de ma traduction. — Nous le soutenons, c’est un des principes dont Aristote a fait le plus fréquent et le plus heureux usage ; voir la Physique, livre VIII, ch. 7, § 6, page 510 de ma traduction. — Ailleurs, notamment dans les Catégories, ch. 2, § 2, page 54 de ma traduction ; dans la Physique, livre I, ch. 3, § 1, page 438 de ma traduction ; et dans la Métaphysique, livre IV, ch. 7, page 1017 a, 7, édition de Berlin. — L’être subsiste dans toutes les choses, sous-entendu l’être « éternel ; » mais j’ai dû conserver l’indécision de l’original. — Du principe, qui les a produites et qui les maintient. — En prenant la seule voie qui restât, c’est peut-être un peu trop restreindre la toute-puissance de Dieu. — Dieu a complété le tout, ce passage rappelle un peu les théories du Timée, qui l’ont peut-être inspiré. — Continuelle et perpétuelle, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Compact et continu Une production perpétuelle et un devenir constant, même remarque. — De l’existence même, sous-entendu, « éternelle. » - Comme on l’a déjà dit bien souvent, dans ce chapitre