Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/362

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la translation circulaire, parce que c’est la seule qui soit continue.

§ 8.[1] Voilà comment toutes les choses qui se changent les unes dans les autres, selon leurs propriétés passives et actives, comme les corps simples, par exemple, ne font aussi qu’imiter cette translation circulaire, qu’elles reproduisent. Quand l’air, en effet, vient de l’eau, et que le feu vient de l’air, et qu’ensuite l’eau à son tour vient du feu, la production a eu lieu circulairement, peut-on dire, puisqu’elle est revenue sur elle-même. C’est ainsi que, le mouvement de ces phénomènes se développant en ligne droite, imite le mouvement circulaire, et qu’il devient continu.

§ 9.[2] Ceci nous permet en même temps d’éclaircir une question qu’on soulève quelquefois, à savoir comment il est possible, chaque corps se portant à la place qui lui est propre, que les corps composés ne se soient pas séparés

    même, et aussi dans la Physique, livre Vlll, ch. 12, § 46, et ch. 13, § 5, pages 550 et 552 de ma traduction.

  1. § 8. Comme les corps simples, c’est-à-dire les éléments ordinaires, la terre, l’eau, l’air et le feu. — Ne font aussi qu’imiter, le texte n’est pas aussi formel. — Qu’elles reproduisent, j’ai ajouté ces mots. On peut trouver d’ailleurs que cette comparaison est un peu forcée, entre le changement réciproque des éléments et le mouvement éternel dont le ciel est animé. Mais il faut se rappeler le rôle considérable qui est attribué aux quatre éléments, dans les théories d’Aristote. Voir spécialement la Météorologie, livre I, chapitres 2 et 3, pages 4 et suivantes de ma traduction. — Quand l’air, en effet, vient de l’eau, selon Aristote, l’eau en se vaporisant devient de l’air. — Et qu’ensuite l’eau vient du feu, le feu se changeant en air, et l’air, à son tour, se changeant en eau. — Imite, la répétition est dans le texte.
  2. § 9. Qu’on soulève quelquefois, ou « que soulèvent quelques philosophes. » — Séparés et dissous, il n’y a qu’un seul mot dans le texte Il faut entendre qu’il s’agit d’une dissolution des corps mixtes, où chacun des éléments qui les forment o seraient portés au lieu qui lui est propre, la terre en bas, le feu en haut, l’air et l’eau dans les lieux intermédiaires. — Pendant la durée