Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/422

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dire par le vide, que l’on considère comme une sorte de vase qui serait vide dans son milieu.

§ 24.[1] Du reste, quand même il n’y aurait pas de vide, le monde pourrait tout aussi bien se mouvoir. Anaxagore, qui s’est occupé aussi de cette question, ne s’est pas contenté de prouver qu’il n’y a pas de vide ; il a démontré en outre que les êtres ne s’en meuvent pas moins, sans que le vide soit nécessaire.

§ 25.[2] C’est dans le même sens qu’Empédocle a dit que les choses une fois combinées se meuvent pendant toute la continuité du temps, sans qu’il y ait, selon lui, rien d’inutile dans le Tout, ni rien non plus de vide. D’où le vide en effet pourrait-il survenir ? Car, dit Empédocle, quand les choses se combinent en une seule forme, de manière à constituer l’unité :

« Il n’est rien qui soit vide, et rien de superflu. »

Ne se peut-il pas en effet que les choses se meuvent les

    dire par le vide, ceci est très contestable ; et le chaos n’a pas été généralement compris en ce sens.

  1. § 24. Le monde pourrait tout aussi bien se mouvoir, ou bien : « le mouvement n’en aurait pas moins lieu.  » - Anaxagore, qui s’est occupé ici de cette question, quelques manuscrits donnent une variante : « qui s’est occupé de cette question avant lui.  » - Qu’il n’y a pas de vide, voir la Physique d’Aristote, livre IV, ch. §, 5, page 194 de ma traduction, où Aristote ne semble pas avoir une aussi haute estime qu’ici des théories d’Anaxagore sur le vide.
  2. § 25. Les choses une fois combinées, par l’Amour, selon les théories d’Empédocle, mais aussi divisées plus tard par la Discorde ; voir la Physique d’Aristote, livre VIII, ch. 1, § 4, page 455 de ma traduction. — Toute la continuité du temps, ce qui ne veut pas dire éternellement ; mais il s’agit ici seulement d’une de ces périodes pendant lesquelles le Sphérus se développe ou rentre en lui-même. — Dit Empédocle, voir les Fragments d’Empédocle, vers 94 et 166, Fragmenta philosophorum graecorum, édit. Firmin Didot. — Une seule forme, c’est l’expression même du texte. — Il n’est rien qui soit vide, le vers n’est pas cité en entier dans l’original. — Et