Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/423

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unes dans les autres, et que tout soit circulaire, une chose se changeant en une autre ; cette autre, en une troisième ; et telle autre chose se changeant toujours enfin dans la première ?

§ 26.[1] De plus, il ne faut pas oublier ce changement de forme qui modifie la chose, bien qu’elle reste dans le même lieu, changement que d’autres philosophes, et Mélissus lui-même appellent l’altération. Or rien de ce qu’il a dit ne s’oppose à ce que cette espèce de mouvement se trouve dans les choses, quand elles passent du blanc au noir, ou de l’amer au doux ; car qu’il n’y ait pas de vide, et que le plein ne puisse rien recevoir, cela n’empêche pas que l’altération ne soit possible.

§ 27.[2] Par suite, il n’y a pas de nécessité que tout soit éternel, que tout soit un ou que le Tout soit infini, pas plus qu’il n’y a nécessité qu’il y ait plusieurs infinis, ni une unité partout identique, ni une unité immobile, soit d’ailleurs qu’il y ait unité ou pluralité.

    que tout soit circulaire, il semble bien que ce soit là l’opinion d’Empédocle ; l’Amour et la Discorde, agissant tour à tour forment bien une sorte de cercle.

  1. § 26. Et Mélissus lui-même, Mélissus n’est pas nommé dans ce passage non plus que dans le autres ; voir plus haut, ch. 1, § 1. — L’altération, voir dans la Physique ce qui concerne le mouvement d’altération, livre III, ch.1, § 8, page 71 de ma traduction ; et plus haut, Traité de la production de choses, livre 1, ch. 4, page 42. — Que l’altération ne soit possible, le mouvement d’altération se passant dans la chose elle-même n’a pas besoin d’un lieu nouveau, comme le mouvement de translation, ou même celui d’accroissement.
  2. § 27. Par suite, il semble que ceci soit un résumé de toutes les objections précédentes ; mais la conséquence ne parait pas très-rigoureuse. — Que tout soit éternel, ainsi que le prétend Mélissus. Cette phrase, qui est profondément altérée dans la plupart des manuscrits, est telle que je la donne, dans le manuscrit de Leipsick, et aussi dans la traduction de Feliciano, comme le remarque M. Müllach.