Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/80

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annoncé six ans auparavant, lorsqu’avait commencé l’insurrection d’Aristagoras, les hommes étaient égorgés ; les enfants les mieux faits étaient châtrés ; les jeunes filles les plus belles étaient conduites à Suse ; les villes étaient brûlées, avec les temples qu’elles renfermaient, pour venger l’incendie du temple de la divinité nationale de Sardes, la déesse Cybèle. En attendant, Artapherne, lieutenant de son frère, intervenait pour arranger à l’amiable les différends des Ioniens entr’eux ; et il leur imposait des tributs, dont la quotité n’avait pas changé au temps d’Hérodote, c’est-à-dire soixante ans plus tard. Mardonius, gendre de Darius, mis à la tête d’une grande armée de terre et de mer, rétablissait partout en Ionie le gouvernement populaire, tout en se dirigeant vers l’Europe, pour châtier Athènes et Érétrie, qui avaient secondé l’insurrection des colonies de l’Asie mineure. Érétrie, livrée par des traîtres, avait été bientôt vaincue par Datis ; les temples incendiés ; et les hommes, chargés de chaînes, emmenés en esclavage près de Suse. Athènes, menacée quelques jours après Érétrie, affronte héroïquement, et presque seule avec les Platéens, les barbares à Marathon. Marathon ! Je m’arrête, parce que je n’ai point à raconter les merveilles de tant de courage et de patriotisme. Que dis-je, de patriotisme I Athènes, qui devait éclairer