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Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/31

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organe vient auparavant, et que l’autre organe vient après, on demande si l’un des deux produit l’autre, ou s’il vient simplement à la suite, ou, pour mieux dire, si l’un ne vient pas après l’autre Voici ce que je veux dire : ce n’est pas le cœur qui, après avoir été fait lui-même, fait à son tour le foie, comme le foie ferait encore tel autre viscère ; mais l’un vient uniquement après l’autre, comme après l’enfant vient l’homme, sans que l’homme soit fait par l’enfant. La raison de ceci, c’est que, dans tous les produits de la Nature et de l’art, ce qui est en puissance vient de ce qui est en réalité et par son fait, de telle sorte qu’il faudrait qu’ici l’idée et la forme fussent déjà dans l’être actuel, et, par exemple, que la forme du foie fût d’abord dans le cœur. Autrement, on ne fait qu’une hypothèse dénuée de sens, et une pure rêverie. § 7[1]. Mais ce qui est encore tout aussi faux, c’est de supposer qu’il y a immédiatement dans le sperme une partie

  1. Une partie intrinsèque. Ceci est peut-être aussi exact : et les spermatozoïdes ne semblent pas du tout être une partie intégrante de l’embryon, qu’ils animent. — Soit de la plante, soit de l’animal. C’est que la vie est dans la plante, comme elle est dans l’animal, bien que les manifestations soient différentes. — Il n’est donc pas possible. Cette impossibilité n’est pas aussi bien démontrée que le croit Aristote : mais, il fait bien d’agiter ses questions profondes, et de scruter tous ses mystères. — Les parties de l’être qu’il fait. Ce serait en effet impossible, et rien ne doit le faire supposer.