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Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/79

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CHAPITRE VII

De la question de savoir pourquoi la femelle ne peut pas engendrer à elle seule ; c’est que l’animal se distingue par la sensibilité, et que c’est le mâle qui apporte l’âme sensible ; des œufs clairs des oiseaux ; ils n’ont que l’âme nutritive, qui ne suffit pas sans l’âme sensitive ; le mâle serait alors inutile, et la Nature ne fait jamais rien en vain ; comparaison avec les automates et leurs mouvements successifs ; erreur de quelques naturalistes ; le cœur agit le premier, et cesse d’agir le dernier.

§ 1[1]. Dans les végétaux, la femelle n’est pas séparée du mâle ; mais dans les animaux où les deux sexes sont isolés, le mâle a besoin de la femelle, sans qui il ne peut rien. Ici l’on peut se poser une question : Si la femelle a la même âme que le mâle, et si la matière du fœtus est bien l’excrétion de la femelle, comment se fait-il que la femelle ait encore besoin du mâle ? Et pourquoi la femelle n’est-elle pas en état d’engendrer à elle seule, en tirant tout d’elle-même ? § 2[2]. La cause

  1. Dans les végétaux. On comprend sans peine que les Anciens aient ignoré le sexe des végétaux, et qu’ils ne se soient pas rendu compte des fonctions du pistil et des étamines : mais ce qui est plus étonnant, c’est qu’ils n’aient pas constaté la division des sexes dans quelques plantes dioïques fort usuelles, telles que le chanvre. Voir le Traité général de Botanique de MM. Le Maout et Decaisne p. 507. Théophraste ne paraît pas avoir connu le chanvre. — Le mâle a besoin de la femelle. Et réciproquement, la femelle ne peut rien sans le mâle. — La même âme que le mâle. C’est le contraire qu’on a cru au Moyen âge ; et quelques docteurs ont pensé que l’âme de la femme n’est pas l’égale de celle de l’homme. C’est peut-être ce passage d’Aristote qui aura donné lieu à cette étrange théorie. La question que se pose Aristote est d’ailleurs curieuse ; et il était tout simple qu’il se la posât.
  2. La cause en est… Cette explication est d’accord avec toutes les théories Aristotéliques. — Diffère… et s’en distingue. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Le visage, la main. C’est-à-dire, les parties non similaires. — L’âme sensible. Outre l’âme nutritive, qui doit tout d’abord apparaître dans l’animal. — Qu’un cadavre. C’est une comparaison qu’Aristote emploie assez souvent. — Le créateur de l’âme sensitive. L’expression du texte est peut-être un peu moins forte. — Car nous avons vu… du mâle. MM. Aubert et Wimmer croient que ce passage est altéré ; pour moi, je ne le pense pas.