Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TRAITÉ DU CIEL[1].

Séparateur

LIVRE I.


CHAPITRE PREMIER.

Objet de la science de la nature ; définition de ce qu’on doit entendre par un corps ; les trois dimensions ; importance du nombre Trois, selon les Pythagoriciens ; rôle que ce nombre joue dans la composition du monde. Idée qu’on doit se faire des grandeurs ; la ligne, la surface et le solide ; idée qu’on doit se faire de l’univers et de l’ensemble des choses.

§ 1. La science de la nature consiste à peu près entièrement dans l’étude des corps et des grandeurs[2], avec

  1. Le sujet de ce traité n’est pas très-net et les commentateurs grecs se sont divisés sur la question de savoir quel il est véritablement. Alexandre d’Aphrodisée et Jamblique, après lui, ont cru qu’Aristote avait voulu, dans cet ouvrage, non-seulement étudier le ciel, mais encore l’univers entier. Syrien et Simplicius ont soutenu qu’il ne s’agissait que du ciel, et selon eux de cette partie de l’univers qui s’étend de la sphère de la lune jusques et y compris notre terre. La question n’a pas grande importance, et l’on peut interpréter de différentes manières le but qu’Aristote s’est proposé. Mais l’opinion de Simplicius paraît plus conforme aux matières mêmes que ce traité discute. Il est résulté de ces controverses et de cette incertitude que les Scholastiques, pour ne pas trancher la question, ont donné à cet ouvrage un double titre : De cœlo et mundo, comme on peut le voir par Albert-le-Grand et saint Thomas d’Aquin, et par tous ceux qui les ont suivis. Je crois que le titre seul : Du Ciel doit être conservé à ce traité, le titre : Du Monde devant être réservé au petit traité apocryphe qui porte cette dénomination spéciale, et qu’on trouvera après la Météorologie. De reste, tous les commentateurs s’accordent pour placer le Traité du ciel à la suite de la Physique, dont il est en quelque sorte le complément.
  2. On ne comprend pas bien la distinction qui est