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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/124

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TRAITÉ DU CIEL.

leurs modifications et leurs mouvements. Elle s’occupe en outre de l’étude des principes qui constituent cette substance particulière ; car, parmi les composés et les êtres qui sont dans la nature, les uns sont des corps et des grandeurs ; les autres ont un corps et une grandeur ; et les autres enfin sont les principes de ceux qui ont cette grandeur et ce corps.

§ 2. On entend par continu[1] tout ce qui peut se diviser en parties toujours divisibles ; et le corps est ce qui est divisible en tous sens. C’est que, parmi les grandeurs[2], l’une n’est divisible qu’en un sens unique, c’est la ligne ; l’autre, l’est en deux, c’est la surface ; l’autre, l’est en trois, c’est le corps. Il n’y a pas de grandeurs[3] autres que celles-là, parce que trois est tout et que trois renferme toutes les dimensions possibles. En effet, ainsi que le disent les Pythagoriciens[4], l’univers entier et toutes les

    faite ici entre les corps et les grandeurs. Il semble, d’après ce qui va suivre, que les corps et les grandeurs devraient se confondre, ou que si on les distingue, ce n’est plus au physicien d’étudier les grandeurs, mais au mathématicien. Voir la Physique, livre III, chap. 4, § 1, t. II, p. 87 de ma traduction. — Avec leurs modifications, soit actives, soit passives — Et leurs mouvements, c’est là le sujet général de la Physique, en ce qui concerne les corps inorganiques. — Cette substance particulière, celle des corps. — Sont des corps et des grandeurs, comme l’eau, la terre, les pierres, le bois, etc. — Les autres ont un corps, comme les animaux. — Les autres sont les principes, c’est la forme et la matière ; c’est le temps et l’espace, etc., etc.

  1. Ceci se rapporte à la définition du corps, dont il vient d’être question au § précédent ; mais l’auteur n’a pas montré assez précisément quel est le lien de ses pensées. Pour la définition du corps qui est donnée ici, voir la Physique, livre V, chap. 5, §§ 6 et 11.
  2. Et non plus parmi les corps.
  3. Ce serait plutôt : De dimensions.
  4. Aristote a souvent cité les Pythagoriciens ; mais nulle part il n’a paru approuver leurs opinions autant qu’il le fait ici. Saint Thomas en fait avec raison la remarque.