Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
TRAITÉ DU CIEL.

l’autre, il ne s’ensuit pas pour cela que les mouvements sur le cercle tout entier[1] le soient également entr’eux.

§ 6. On ne peut donc pas dire non plus que le mouvement circulaire de A en B, soit contraire à celui de A en D[2] ; car des deux parts[3] le mouvement a lieu d’un même point vers un même point[4], tandis que l’on a défini[5] le mouvement contraire celui qui vient du contraire et va vers le contraire[6].

§ 7. Mais si le mouvement circulaire était contraire au mouvement circulaire, il y aurait dès lors un de ces deux mouvements bien inutile[7] ; car ils se dirigeraient tous deux[8] vers le même point, puisqu’il y a nécessité que le corps qui se meut circulairement se porte, de quelque point d’ailleurs qu’il soit d’abord parti, vers tous les lieux con-

  1. C’est-à-dire les mouvements qui ne se bornent plus à une demi-circonférence, mais qui parcourent la circonférence tout entière.
  2. Ce sont deux mouvements qui parcourraient l’un et l’autre la circonférence entière, mais dont l’un irait de droite à gauche, par exemple, pendant que l’autre irait de gauche à droite. Aristote soutient que, même dans ce cas, les mouvements ne sont pas contraires. Cette théorie est contestable, et Philopon a essayé de montrer qu’elle n’était pas exacte.
  3. J’ai ajouté ces mots pour que la pensée fût plus claire.
  4. Et, par exemple, le mouvement part de A pour revenir circulairement à A, soit qu’il aille à droite, soit qu’il aille à gauche.
  5. Voir la Physique, livre V, ch. 6 et 7, t. II, p. 306 et 320 de ma traduction.
  6. Voir la Physique, livre V, ch. 7, § 12, p. 326. § 7.
  7. Argument tout métaphysique et qui tient à la théorie des causes finales, dont Aristote a toujours été un des plus fermes partisans.
  8. Le texte n’est pas aussi précis.