CHAPITRE V.
§ 1. Ces idées étant suffisamment éclaircies, nous passerons aux autres questions qu’il nous faut étudier. La première, c’est de savoir s’il est possible qu’il y ait un corps infini[1], comme l’ont cru la plupart des anciens philosophes[2], ou bien si c’est là une véritable impossibilité. Or, qu’il en soit ainsi ou qu’il en soit autrement, ce n’est pas de petite importance ; c’est au contraire de toute importance, dans la recherche et l’acquisition[3] de la vérité. C’est de là en effet que sont venus et que viendront presque tous les dissentiments de ceux qui ont essayé et qui essaieront quelques études sur la nature ; car quoiqu’au début ce soit d’une très-petite distance qu’on s’écarte du vrai, cette divergence, à mesure qu’on s’éloigne, devient
- ↑ Cette question a été agitée dans la Physique, livre III, ch. 7, t. III, p. 100 de ma traduction, où Aristote s’est prononcé pour la négative. Il donnera ici une solution semblable.
- ↑ Simplicius nomme parmi ces philosophes Anaximène, Anaximandre, Démocrite, Anaxagore, qui ont cru à l’existence de l’infini, et qui en ont fait un principe.
- ↑ Il n’y a qu’un seul mot dans le texte.