Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/33

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sur ces grands objets, quoique nous n’ayons que de bien rares occasions pour agiter ces problèmes, et que nous soyons placés à une prodigieuse distance du lieu où s’accomplissent les phénomènes. »

Des astres soit étoiles soit planètes, Aristote passe à la terre, et il discute trois questions, sur sa place, son mouvement et sa forme. Il constate d’abord que les philosophes, en général, ont cru que la terre est au centre du monde. Mais « les Sages d’Italie, qu’on appelle les Pythagoriciens, sont d’une autre opinion. Ils prétendent que c’est le feu[1] qui est au centre du monde, que la terre est un des astres qui font leur révolution autour de ce centre, et que c’est ainsi qu’elle produit le jour et la nuit. Ils inventent aussi une autre terre opposée à la nôtre, qu’ils appellent du nom d’anti-terre (Antichthôn), ne cherchant pas à appuyer leurs explications, et les causes qu’ils indiquent, sur l’observation des phénomènes, mais tout au contraire pliant et arrangeant les phénomènes sur certaines théories et explications qui leur sont propres, et essayant

  1. Et non pas précisément le soleil, comme le dit Laplace, Exposition du système du monde. Tome II, pape 314, édition de 1824.