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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/393

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de ne plus faire sortir d’un corps la génération telle qu’ils l’entendent ; car, si c’est de surfaces que l’on tire le corps, il ne sera plus tiré d’un corps évidemment. § 10[1]. On est encore nécessairement amené à soutenir que tout corps n’est pas divisible ; et par là, on est conduit à combattre les résultats des sciences les plus exactes et les plus certaines. En effet, les mathématiques admettent que même l’intelligible est divisible, tandis que, pour sauver leur hypothèse, nos philosophes sont amenés à ne pas même accorder que tout corps sensible est susceptible d’être divisé. Du moment, en effet, qu’on assigne une forme à chaque élément, et qu’on détermine par cette forme les essences de chacun d’eux, il est nécessaire de les faire indivisibles, puisque, de quelque façon qu’on divise

  1. Que tout corps n’est pas divisible, il aurait fallu indiquer comment les philosophes qu’on réfute ici étaient amenés à cette conclusion. En soutenant, par exemple, que le feu se compose de pyramides, on arrivait à des pyramides irréductibles, c’est-à-dire, qu’on ne pouvait plus diviser. — Les plus exactes et les plus certaines, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — En effet, les mathématiques, j’ai déjà remarqué plus haut, ch. 4, § 6, qu’Aristote avait toujours tenu les mathématiques dans la plus haute estime. — Même l’intelligible est divisible, c’est surtout l’intelligible qui est divisible, comme Aristote l’indique lui-même en parlant de l’infini ; voir la Physique, livre III, ch. 5, § 6, p. 94 de ma traduction. — Que tout corps sensible, sans doute tout corps sensible est divisible ; mais la division matérielle s’arrête bien vite, tandis que logiquement elle est infinie. — Une forme, c’est-à-dire une figure mathématique, triangle, pyramide, cube, etc. — Après la division, j’ai ajouté ces mots. — Une partie de feu, voir plus haut, § 5. — Tout corps n’est pas divisible, tandis qu’Aristote a toujours soutenu le principe contraire de la divisibilité infinie.