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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/429

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obstacle ; une quantité quelconque de terre se porte toujours en bas ; et c’est encore de la même façon qu’une plus grande quantité de l’un ou de l’autre, se meut avec plus de vitesse. Dans un autre sens, qui n’a plus rien d’absolu, on entend par pesants et légers, des corps qui ont ces deux propriétés à la fois, et qui, comme l’air et l’eau, sont tantôt à la surface et tantôt au-dessous de certaines autres substances. § 2[1]. Mais, absolument parlant, ni l’un ni l’autre de ces éléments n’est léger ni pesant. Tous les deux, en effet, sont plus légers que la terre, puisqu’une partie, quelle qu’elle soit, de ces corps reste toujours à la surface de la terre ; mais ils sont l’un et l’autre plus lourds que le feu, puisqu’une de leurs parties quelconque reste toujours au-dessous du feu. Mais comparés entr’eux, l’un est léger et l’autre est pesant ; car l’air, quelle que soit sa quantité, reste à la surface de l’eau ; et l’eau, quelle que soit aussi sa quantité, reste au-dessous de l’air.

§ 3[2]. Mais comme, même parmi le reste des corps, les uns ont de la pesanteur, et les autres de la légèreté, il est évident que la cause qui agit sur eux tous, c’est la différence que présentent les corps non-composés ; car selon que les corps auront plus ou moins de ces éléments, les

  1. N’est léger ni pesant, d’une manière absolue, comme la terre ou le feu. — Comparés entr’eux, et par conséquent, d’une manière relative. — L’air…. reste à la surface de l’eau, il s’agit de l’air pris en masse.
  2. Le reste des corps, c’est-à-dire tous les corps qui ne sont pas des éléments. — Les corps non-composés, c’est-à-dire les éléments ; mais j’ai dû conserver l’ex-pression du texte. — De ces éléments, surtout de terre ou de feu. — Primitifs, j’ai ajouté ce mot. — Avons-nous dit, voir plus haut ch. 2, § 12.