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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/440

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portés en bas, si l’on retire ce qui est dessous. Voilà aussi pourquoi le corps qui est pesant d’une manière absolue, est celui qui reste au-dessous de tous les autres corps ; et le pesant relatif, soit dans sa place spéciale, soit par rapport aux choses à la surface desquelles il demeure, n’est pesant que par la ressemblance de sa matière à celle du pesant absolu.

§ 5[1]. On voit donc sans peine qu’il faut nécessairement admettre entre les éléments des différences égales à leur nombre. En effet, s’il n’y a qu’une seule et même matière pour les éléments, soit le vide, soit le plein, soit la grandeur ou les triangles, tous les éléments alors seront nécessairement portés en haut, ou tous seront portés en bas ; et il n’est plus possible qu’il y ait pour eux un mouvement différent de celui-là. Par suite encore il n’y aura plus de corps qui soit léger absolument, s’il est vrai que tous les corps tombent avec plus de vitesse, parce qu’ils sont composés de parties plus grandes, ou de parties plus nombreuses, ou même parce qu’ils sont pleins. Or nous voyons, et

  1. À leur nombre, j’ai ajouté ces mots, qui m’ont paru indispensables ; et il y a entre les éléments des différentes, au nombre de quatre, comme ces éléments eux-mêmes. C’est là le sens que Simplicius donne à ce passage. — Qu’une seule et même matière, cette théorie a été combattue plus haut, Livre III, chap. 5. — Soit le vide, soit le plein, soit la grandeur, voir plus haut ch. 2, où ces différentes théories ont été exposées et réfutées. Qui soit léger absolument, comme le feu, qu’on suppose d’une légèreté absolue ; voir plus haut, ch. 2, § 13. — Et il a été démontré, l’expression est aussi vague dans le texte. On peut entendre qu’il s’agit de la démonstration par l’observation des phénomènes, ou bien d’une théorie antérieure ; voir plus haut, chap. 1, § 4. — Également portés en bas, ce sont les corps lourds et composés de terre. — D’autres toujours portés en haut, les corps qui se rapprochent de la nature du feu. — Si c’est le vide, qui entre dans la composition de tous les corps, et en est le principe unique. — Des éléments intermédiaires, l’air et l’eau. — Il y aura plus de triangles, voir plus haut, Livre III, ch. 7. — Soit qu’on les suppose solides, le texte n’est pas tout à fait aussi précis. — En supposant qu’un élément l’emportât, le texte est ici obscur à force de concision. On peut, en supposant une plus grande quantité de matière, en obtenir une plus grande aussi de vide, et alors le corps deviendrait plus léger ; de même que tout à l’heure on le supposait plus lourd par une plus grande quantité de triangles.