Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/131

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une action qu’elles ne dussent pas produire plus longtemps. Or, tous les géologues avouent qu’il y a eu, dans l’histoire de la terre, une période à laquelle aucun animal n’existait encore, bien que, dans ce temps, la constitution du globe et les forces physiques fussent les mêmes qu’aujourd’hui. Donc, la corrélation des êtres animés et des circonstances ambiantes est de tel caractère qu’elle révèle une pensée. Ces rapports ont été établis, déterminés, réglés par un être pensant, pour chaque espèce, dès le commencement du monde ; et la persistance de ces rapports à travers toutes les générations qui se sont succédé en est une preuve nouvelle. Quand on prétend faire venir les êtres vivants de l’influence des forces physiques, comment ne voit-on pas que l’effet est hors de toute proportion avec la cause, et que l’action même des agents matériels sur les êtres organisés suppose l’existence préalable de ces êtres ?

De ce premier argument, Agassiz conclut qu’il ne peut pas exister un rapport génésique quelconque entre les forces brutes et les êtres organisés. Débarrassé de cette idée fausse, il