Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/189

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devenue fausse parce que, de jour en jour, elle est plus ancienne, et qu’elle continue de se vérifier ?

Le témoignage d’Aristote doit avoir pour nous une double autorité, que lui confèrent le génie et l’indépendance d’esprit la plus entière. Dans le passé du savoir humain, Aristote tient une place unique ; et selon toute probabilité, l’avenir ne lui donnera pas de rival. On peut ne pas partager toutes ses opinions ; mais aujourd’hui qu’on les apprécie mieux qu’auparavant, on doit reconnaître que jamais un entendement aussi fécond n’a paru dans les annales de la science.

L’influence dominatrice qu’il a exercée sur l’Antiquité, et sur tout le Moyen-âge, a été légitime autant que bienfaisante ; et nous qui en savons beaucoup plus qu’il ne pouvait en savoir, nous n’en sommes que plus pénétrés d’admiration et de gratitude, en voyant ce qu’il a su et ce que nous lui devons. Son histoire naturelle, mieux connue, est faite pour augmenter encore ces sentiments, qu’on éprouve même sans être un partisan du Péripatétisme. Qui se croirait le droit de récuser un tel génie ?