Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/193

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nicienne, inspirée par Socrate, et le Péripatétisme l’ont, à certains égards, approfondie autant qu’elle peut l’être ; et ils en ont tiré à peu près toutes les conséquences pratiques qu’elle renferme, soit pour l’explication du monde extérieur, soit pour la moralité humaine. La science contemporaine pourrait donc, sans être suspecte de complaisance pour la superstition, accepter aussi, après de tels garants, l’idée de Dieu, et tout au moins ne pas la combattre, ni directement, ni par voies détournées. Après l’instinct de la conscience, qui, spontanément et dans l’élan de sa foi, croit à un être infini et tout-puissant, au-delà des êtres particuliers, la réflexion, qui n’est que la philosophie même, confirme et éclaircit cette impression, qui est d’abord obscure, tout énergique qu’elle est. Pour achever et pour relier le faisceau de toutes les données éparses de l’observation et de la science, la raison a le besoin impérieux de concevoir une cause universelle et une unité indéfectible à cette variété sans limite ; il faut un point d’arrêt, comme le déclarait Aristote. L’intelligence finie de l’homme est très-loin de tout comprendre,