Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/192

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naturelle de la philosophie ; et si jamais homme fut en mesure de voir la vérité et de la dire, c’est bien le précepteur d’Alexandre, et l’auteur de l’Histoire des Animaux. Etendue d’intelligence et perspicacité sans égale, impartialité absolue, voilà les deux qualités qui le recommandent et l’imposent, non pas à la foi du genre humain, qui ne doit accepter d’autre joug que celui de la raison, mais à son attention perpétuelle et bienveillante.

Aristote ne s’est donc pas trompé en professant que l’univers a un sens et que les phénomènes qu’il nous offre ont une fin intelligible ; nous ne nous trompons pas plus que lui en pensant ce qu’il a pensé.

L’idée de Dieu, dont certains savants ont une sorte d’horreur, n’est pas exclusivement religieuse ; elle est surtout philosophique, on peut en croire Descartes ; et, comme dirait Kant, c’est un postulat de la raison, le plus nécessaire de tous les postulats. L’idée de Dieu n’est pas davantage exclusivement chrétienne. La philosophie grecque, dans sa pleine liberté, l’a connue dès ses premiers temps, avec Xénophane, Héraclite et Anaxagore. L’école plato-