Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/197

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encore de l’histoire naturelle ? La question de la méthode ne se reproduit-elle pas dans toute autre science, avec la même indépendance que dans la science zoologique ? Ne faut-il pas une science occupée spécialement de cette question capitale, qui intéresse au premier chef le domaine scientifique tout entier ? Cette science, distincte de toutes les autres, en ce qu’elle les précède, les enveloppe et les dirige, n’est-ce pas la philosophie ? La bannir des sciences, ne serait-ce pas les condamner à marcher à l’aventure ? En est-il une seule qui consentît à n’avoir point de méthode ?

Ce besoin est si réel, que chaque science, dès qu’elle a fait assez de progrès, se replie sur elle-même, et tente de se faire sa philosophie particulière. Mais alors la science quitte le champ qui lui est propre, et c’est elle « qui entre dans le ménage » de la philosophie, loin que ce soit la philosophie qui entre dans le sien. La philosophie n’a garde de s’en plaindre, parce qu’elle sait de reste ce qu’elle est, ce qu’elle a été et ce qu’elle doit être à jamais. Comme elle vise à embrasser la totalité des choses, dans les limites de notre incurable