Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/198

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infirmité, elle n’a point à craindre qu’on la dépouille et qu’on usurpe sur elle. Les ombrages que la science conçoit, sans motif, à son égard, ne l’inquiètent pas. Surtout elle ne les ressent point à son tour ; et au lieu de s’irriter qu’on vienne à son aide, elle provoque et elle accueille tous les concours. Les informations secondaires que les sciences lui apportent rentrent dans son vaste cadre, qui renferme tout, et lui permettent de le remplir de mieux en mieux.

Ce rapport de la philosophie aux sciences est si vrai qu’au début, quand l’esprit humain essaie ses premiers pas, la philosophie comprend toutes les sciences sans exception ; elle est la science unique. L’histoire nous en offre deux exemples, un peu différents, mais également décisifs : celui de la Grèce et celui de l’Inde. Au temps de Thaïes et de Pythagore, l’intelligence grecque ne connaît que la philosophie, réunissant en elle seule tout le savoir des hommes. Bientôt les sciences éclosent de son sein inépuisable ; elles se particularisent de plus en plus, à mesure que l’observation étend ses analyses sur le monde. Déjà en