Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/200

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source supérieure et la racine de tout savoir. Cette relation de la philosophie aux sciences n’a point changé ; à cette heure, elle est dans notre temps ce qu’elle était dans ces temps reculés, et ce qu’elle sera pour jamais.

Voilà ce que les sciences doivent se dire pour ne point se laisser aller à ces sentiments d’hostilité qu’on cherche quelquefois à leur inspirer contre la philosophie. Cette discorde, qui n’est pas sage, risquerait d’être funeste, soit aux sciences, qui ne sauraient se passer de la philosophie, qui les éclaire, soit à la philosophie, que les sciences complètent si utilement. D’ailleurs, cette prédominance de la philosophie n’a rien d’oppressif. Ce n’est pas davantage une prétention orgueilleuse ; c’est une simple priorité, résultant du rapport nécessaire que Dieu a mis entre l’esprit de l’homme et le monde où il nous a placés. Le premier regard que l’homme jette sur la nature ne peut lui fournir que la vue superficielle de l’ensemble des choses ; c’est une vue totale, qui est confuse, parce que tout y est compris et mêlé. Plus tard, les différences et les distinctions se marquent indéfiniment pour