Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/199

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Grèce, les sciences, très-nombreuses, se ramifient du tronc commun. Elles le sont bien davantage chez nous, qui les avons héritées des Grecs ; et elles se multiplient sans cesse par nos labeurs, s’écartant, une à une, de l’unité primitive, mais y tenant toujours par des liens indissolubles. Dans l’Inde, les sciences ont été moins, heureuses ; elles n’ont jamais pu sortir du giron de la philosophie ; elle est restée à toute époque la seule science que l’esprit Hindou ait conçue ; il l’a cultivée avec un zèle dont la Grèce même n’a point dépassé l’ardeur. Les ascètes Brahmaniques n’ont pas eu la force de produire des sciences spéciales ; ils en sont demeurés à la science totale, avec ses inévitables obscurités, qu’accroît encore l’esprit de la race, incapable d’observer quoi que ce soit de la nature extérieure, et s’abîmant dans l’extase, où il s’observe lui-même tout aussi mal. Pour la Grèce, la philosophie a été une mère féconde ; dans l’Inde, elle a été stérile, et n’a rien enfanté qu’elle-même, charmée et enivrée de ses trésors, que d’autres ne sont point venus augmenter. Mais dans la Grèce et dans l’Inde, la philosophie est la