Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/246

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dans la nature entière, et par exemple, la cause du pourquoi, la cause initiale du mouvement, etc., faut-il s’occuper aussi de ces causes, et examiner quelle est la première d’entre elles, quelle est la seconde, etc. ? On peut croire que la première de toutes les causes est celle que nous nommons la cause du pourquoi, la cause finale ; car elle est la raison dernière des choses ; et la raison est un principe. Sous ce rapport, il en est tout à fait de même des productions de l’art et de celles de la nature. C’est après avoir déterminé les choses, ou par la réflexion ou par la simple observation sensible, que le médecin, pour la santé, l’architecte pour la maison, expliquent l’un et l’autre les raisons et les causes de ce qu’ils ont fait pour chacune, et pourquoi ils devaient faire les choses ainsi qu’ils les ont faites.

§ 9[1]. Mais la cause finale, le bien de la chose, se manifeste dans les œuvres de la nature bien plus encore

  1. Se manifeste….. bien plus encore. La remarque est profonde, et il y a ici toute la différence entre les ouvriers : d’une part, l’homme ; et d’autre part, le fini et l’infini. — La nécessité ne s’applique pas… le mot de Nécessaire. Voir, dans la Métaphysique surtout, la distinction qu’Aristote fait toujours des deux nuances du Nécessaire : le Nécessaire absolu et le Nécessaire hypothétique, Métaphysique, liv. V, ch. V, p. 108, de ma traduction. — Résultant d’une hypothèse. Une fin étant posée, il est nécessaire de remplir certaines conditions pour l’atteindre. Pour arriver à construire une maison, il est nécessaire d’avoir des matériaux d’une certaine espèce ; sans quoi, la maison ne peut se réaliser ; mais si les matériaux sont nécessaires pour construire la maison, on ne peut pas dire que la maison elle-même soit nécessaire.