Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/252

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telle manière déterminée. § 16[1]. On peut penser que, pour les choses qui semblent se produire d’une façon toute spontanée, il en est identiquement de même que pour les productions de l’art, puisqu’il y a certaines choses qui se produisent spontanément, toutes pareilles à celles que l’art produit, la santé, par exemple ; mais pour les productions naturelles, il y a préalablement un producteur semblable à l’être produit, comme il y en a un dans la sculpture ; car il n’y a dans la sculpture rien de spontané. L’art y est la raison de l’œuvre sans la matière ; et il en est de même pour les choses que le hasard produit, puisque tel est l’art, telle est l’œuvre produite. § 17[2]. Il faut donc affirmer à plus forte raison que, l’essence de l’homme devant être ce

  1. D’une façon toute spontanée… les productions de l’art. Voir, sur cette opposition, la Physique, liv. II, ch. VIII, pages 52 et suiv. de ma traduction. La pensée de l’auteur n’est pas d’ailleurs très-claire ; elle n’est pas assez développée. La comparaison entre les produits de l’art, et les accidents même heureux que le hasard peut amener, ne semble pas très-juste. — Un producteur semblable à l’être produit. C’est là un principe que la zoologie moderne admet généralement, aussi bien que l’admettait Aristote ; la vie, dans l’état actuel des choses, vient toujours de la vie ; c’est un être vivant qui la transmet à un autre. Voir la Préface à l’Histoire des Animaux, page CIV. Voir aussi Cuvier, Anatomie comparée, première leçon, page 6, édit. de l’an VIII, et Règne animal, tome I, page 15, deuxième édit. — Comme dans la sculpture. Où l’artiste précède nécessairement l’œuvre qu’il produit. — De même pour les choses que le hasard produit. Ceci ne se comprend pas, et il semble qu’il y a là quelque contradiction avec ce qui précède, à moins que l’on ne suppose, sous le hasard apparent, l’action cachée, mais toujours intelligente, de la nature.
  2. L’essence de l’homme. Il y a encore dans cette théorie aristotélique quelque chose de la théorie Platonicienne des Idées. — Sans ces organes et ces conditions. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. On peut comparer, à ces considérations d’Aristote, celles de Cuvier saur le principe des conditions d’existence ; voir le Règne animal, t. I, p. 5, 20 édit. Voir la Préface à l’Histoire des Animaux, p. CXXIV. — Ait lieu de telle… Voir un peu plus haut la fin du § 15. — La première de toutes. Selon Aristote, c’est le cœur, qui est le premier de tous les organes à se montrer, et l’embryologie contemporaine est, à cet égard, d’accord avec lui.