Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/253

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qu’elle est, c’est là ce qui fait que les choses aussi sont ce qu’elles sont, puisqu’il n’est pas possible que l’homme existe sans ces organes et ces conditions. Si toutes ces conditions ne sont pas remplies, c’est du moins celles qui s’en rapprochent le plus qui doivent l’être ; elles sont, ou absolues parce qu’il est impossible qu’il en soit autrement, ou tout au moins elles sont ce qu’elles sont, parce qu’il est bien qu’il en soit comme il en est. Ce sont là des conséquences inévitables. Du moment qu’un être quelconque est ce qu’il est, il y a nécessité que sa production ait lieu de telle ou telle manière, et qu’elle soit ce qu’elle est. Même c’est là ce qui explique que telle partie de l’animal se produit la première de toutes, et que telle autre ne peut venir qu’à la suite.

§ 18[1]. Voilà donc bien ce qui se passe uniformément pour tous les êtres que la nature organise. Les anciens philosophes qui, les premiers, ont étudié la nature, n’ont regardé qu’au principe de la matière et s’en sont

  1. . Les anciens philosophes… au principe de la matière. La même critique se retrouve avec beaucoup plus de développements dans la Métaphysique, liv. I, ch. VII, p. 70 et suiv. de ma traduction. — La Discorde… l’Amour. C’est Empédocle. — L’intelligence. C’est Anaxagore. — Le Hasard. C’est peut-être Démocrite. Voir la Métaphysique, liv. I, ch. IV, p. 37 et suiv. de ma traduction.