Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/258

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§ 23[1]. Toutes ces explications des philosophes antérieurs sont par trop simples ; et elles ressemblent beaucoup à celle que nous donnerait un maçon qui nous dirait que, pour son travail, il se sert d’une main de bois. Ce n’est pas autrement que nos naturalistes nous entretiennent des origines et des causes de la figure des êtres. Il est bien vrai que les origines et les causes ont dû être le résultat de l’action de certaines forces ; mais l’ouvrier pourrait nous parler de sa hache et de sa vrille, tout comme le philosophe nous parle d’air et de terre. Seulement l’ouvrier expliquerait encore mieux les choses ; car il ne se contenterait pas de nous dire qu’avec son outil dirigé et tombant de telle ou telle façon, il se produit tantôt un trou, et tantôt une surface plane. Il nous dirait de plus pourquoi il a donné tel coup de son instrument, et quel a été son but ; enfin, il ajouterait l’explication de la

  1. Par trop simple.. Il y a dans le mot du texte comme une nuance de dédain, que j’ai conservée sans vouloir l’accentuer davantage. Ceci est tout à fait conforme à ce que l’auteur a dit de la philosophie antérieure à Anaxagore, quand il en trace l’histoire dans les premiers chapitres de la Métaphysique. — Pour son travail. Le texte n’est pas aussi explicite. On pourrait le comprendre encore en ce sens que l’ouvrier ferait une main de bois, et nous en parlerait comme d’une main véritable. Les deux sens sont également acceptables. Le texte dit simplement : « Comme l’ouvrier parlerait d’une main en bois ». — Il est bien vrai. Le texte est moins précis. — Le philosophe. Le texte n’a qu’un simple article ; il est probable que ceci s’adresse à Démocrite. — Quel a été son but. De même qu’en étudiant la nature, le philosophe doit arriver, non sans peine, à comprendre quel a été son but dans tout ce qu’elle fait.