Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/259

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cause qui fait que son ouvrage prend telle forme, ou bien telle autre forme, à son gré. § 24[1]. Il est donc certain que nos philosophes se trompent, et qu’il faut dire d’abord que c’est de tel animal qu’on entend parler ; et ensuite, après l’avoir indiqué, il faut expliquer ce qu’il est en lui-même et quelles sont ses qualités ; il faut en faire autant pour chacune de ses parties, comme on le faisait pour expliquer la forme du lit. § 25[2]. Si donc c’est l’âme ou une partie de l’âme qui constitue réellement l’animal, ou que du moins l’animal ne puisse pas exister sans l’âme, puisque l’âme une fois disparue, il n’y a plus d’animal, et qu’aucune de ses parties ne demeure plus la même, si non en apparence, comme dans la mythologie certains êtres sont changés en pierres ; si, dis-je, la chose est bien ainsi,

  1. Nos philosophes. Le texte n’a qu’une expression tout à fait vague. — De tel animal… chacune de ses parties. Voir plus haut, § 21 et 22. La même méthode s’applique au corps entier de l’animal d’abord, et ensuite à chacune de ses parties, les unes après les autres.
  2. Si donc c’est l’âme. Ici le mot d’âme doit être compris dans le sens de principe vital, de vie, comme il l’est dans le Traité de l’Arne, qu’Aristote a spécialement consacré à cette grande question. Voir le début de l’Anatomie comparée de Cuvier, sur l’idée qu’il faut se faire de la vie, et sur les conditions nombreuses qui la rendent possible et la manifestent actuellement. — Ou une partie de l’âme. Puisque l’animal consiste surtout dans la sensibilité, qui le distingue des plantes. — L’âme une fois disparue. C’est bien la vie dont il s’agit ici. — Aucune de ses parties ne demeure plus la même. Voir la description frappante des transformations hideuses que subit le corps dès que la vie l’a quitté ; Cuvier, loc. cit.Certains êtres. Niobé, par exemple. — Si, dis-je. J’ai conservé cette longue période telle qu’elle est dans le texte, tout en m’efforçant de la faire aussi claire que possible.— Le naturaliste doit parler de l’âme. En d’autres termes : « de la vie ». — Ce point de vue spécial. C’est-à-dire la sensibilité, qui constitue essentiellement l’animal, et qui est la première de toutes ses qualités. — Cette partie toute spéciale. A savoir la sensibilité, qui constitue en effet l’essence de l’animal. — Le mot de Nature. Voir dans la Métaphysique, liv. V, ch. IV, la définition du mot de Nature, p. 102 de ma traduction. — Matière… essence.., mouvement.., but final. Les quatre causes, ou les quatre principes que reconnaît Aristote.