Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/269

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et tous ceux qui n’éclaircissent pas ce point ne nous apprennent rien, pour ainsi dire, sur la nature des choses, quoique la nature soit un principe bien plus que ne l’est la matière. Parfois, Empédocle lui-même, entraîné par la force de la vérité, est obligé de retomber sur ce principe et contraint de dire que la substance et la nature des êtres sont le rapport des éléments entre eux. C’est ce qu’il fait, par exemple, dans sa définition de l’os ; car il ne dit pas que l’os soit un des éléments, ni deux, ni trois, ni la réunion de tous les éléments ; mais il dit précisément que c’est le rapport de leur mélange. Il est clair que la même explication s’appliquerait également à la chair et à chacune des autres parties du corps analogues à celle-là. § 37[1]. Ce qui a pu empêcher nos prédécesseurs

  1. Démocrite. Voir dans la Métaphysique, liv. 1, ch. IV et suiv., ce qu’Aristote dit de Démocrite, à qui il ne fait pas une part aussi belle qu’ici. — Grâce à Socrate. Voir la Métaphysique, liv. I, ch. VI, § 3, p. 59 de ma traduction. Dans ce passage, Aristote dit de Socrate à peu près ce qu’il en dit ici, bien que sous une autre forme. Il fait une gloire à Socrate de s’être occupé surtout des définitions. Cette préoccupation se retrouve en effet et éclate dans la plupart des Dialogues platoniciens. D’ailleurs, cette importance supérieure de la forme comparée à la matière est reconnue après Aristote par Cuvier, s’exprimant dans les mêmes termes : « La forme du corps vivant lui est plus essentielle que sa matière » ; Règne animal, tome I, p. 11, 1829. Voir plus haut, § 20.