Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/268

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et à devenir. En ce sens nous disons de la nourriture qu’elle est nécessaire, sans que ce soit dans aucun de ces deux premiers sens, mais uniquement parce que, sans elle, il ne serait pas possible de vivre. Cette nécessité-là est donc comme une nécessité hypothétique ; car, de même que pour couper quelque chose avec une hache, il faut que la matière de la hache soit dure et qu’en tant que dure, elle peut être en airain ou en fer ; de même aussi, le corps n’étant qu’un instrument, attendu que chacune de ses parties comme le corps entier lui-même a un certain but, il y a nécessité que le corps soit fait de telle façon, et qu’il soit composé de tels éléments, pour que cet instrument puisse remplir son office particulier. § 36 La notion de cause a donc deux nuances diverses ; et quand on parle de cause, on doit tenir le plus grand compte de toutes les deux. Si l’on ne prend pas ce soin, il faut au moins essayer de les mettre en évidence ;