Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/272

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CHAPITRE II

De la méthode de division ; son insuffisance ; elle disloque tous les genres et sépare les animaux les plus semblables pour les réunir aux plus dissemblables.

§ 1[1]. Quelques naturalistes prétendent arriver à la connaissance de l’individu en divisant toujours le genre en deux différences. Mais c’est là un procédé qui tantôt n’est pas très facile, et qui tantôt est impraticable. Certains cas ne présentent qu’une seule et unique différence, et alors tout le reste est parfaitement inutile. C’est, par exemple, quand on dit : Animal pourvu de pieds, animal pourvu de deux pieds, animal pourvu de pieds fendus, animal dépourvu de pieds ; il n’y a que cette dernière différence qui soit importante. Si l’on ne s’y tient pas, on se voit forcé de faire nécessairement bien des répétitions de la

  1. De l’individu. C’est l’expression même du texte ; on doit entendre par là les espèces dans lesquelles le genre se divise. — En deux différences. La première, qui est positive ; la seconde, qui est toujours une négation. Cette méthode de division par deux, la Dichotomie, est essentiellement Platonicienne, et l’on en peut voir des spécimens dans le Sophiste, et dans le Politique. — Tantôt…. tantôt. Voilà les deux objections principales qu’Aristote oppose à la méthode de division, sans compter d’autres objections, moins importantes, qui trouveront place au chapitre suivant. — Tout le reste… L’exemple qui suit éclaircit bien le sens de ces mots. — Cette dernière différence Ceci doit se rapporter à : « Dépourvu de pieds » ; il y a des commentateurs qui ont supprimé cette petite phrase ; elle me semble indispensable ; car c’est le contraire de Pourvu de pieds ; et sans elle, l’opposition serait incomplète. Tous les intermédiaires : Pourvu de deux pieds. Pourvu de pieds fendus, etc., sont inutiles.