Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/288

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CHAPITRE IV

De la véritable méthode en histoire naturelle ; les genres se constituent par les simples différences en plus et en moins ; les différences de simple analogie séparent et isolent les genres ; exemples divers ; la classification ne peut pas descendre jusqu’aux individus ; importance de la configuration des parties et du corps entier ; importance relative des dimensions plus ou moins grandes. — Résumé sur la méthode à suivre en histoire naturelle.

§ 1[1]. On peut se demander comment il se fait que les hommes n’aient pas tout d’abord, et dès longtemps, renfermé et compris sous un seul nom, tout un genre qui aurait embrassé à la fois les animaux aquatiques et les animaux volatiles ; c’eût été possible, parce que ces deux ordres d’animaux ont entre eux quelques propriétés communes, comme en ont aussi tous les autres animaux. § 2[2]. Néanmoins, la division ordinaire

  1. On peut se demander. La question ne laisse pas que d’être curieuse ; mais il ne semble pas qu’elle soit ici bien à sa place, ni qu’elle soit suffisamment amenée. — Les animaux aquatiques. Peut-être il ne s’agit ici que des oiseaux qui vivent sur l’eau, et non pas d’une manière générale des animaux qui vivent dans l’élément liquide ; ce qui comprendrait évidemment les poissons. La question alors ne pourrait plus guère se poser ainsi, puisqu’il est impossible d’appliquer une dénomination unique aux oiseaux et aux poissons simultanément, ni de les confondre, comme on peut confondre toutes les espèces de poissons, ou toutes les espèces d’oiseaux, sous les dénominations génériques de poissons et d’oiseaux. — Ces deux ordres d’animaux. Les oiseaux aquatiques et les oiseaux de terre.
  2. La division ordinaire. C’est-à-dite la division vulgairement reçue, qui distingue les poissons des oiseaux, malgré les analogies que peuvent présenter à certains égards ces deux ordres d’animaux. — Est bien faite, et elle est régulière. Le texte est moins développé. — Par une certaine quantité. Ce caractère est fort bien choisi ; et cette différence dans la masse du corps ne constitue pas un genre, quand d’ailleurs toutes les autres conditions restent semblables. — Des rapports d’analogie. On en citera des exemples à la fin du §. — Des ailes plus larges… plus courtes. C’est une simple différence de grosseur ; ce n’est pas une différence d’espèce. — La plume pour l’un… l’écaille pour l’autre. Ce rapprochement est aussi exact qu’ingénieux ; et Cuvier l’a reproduit dans son Anatomie comparée, XIVe leç., art. 7, où il traite successivement, en décrivant la peau, des poils, des plumes, des cornes, des ongles et des écailles. « Les écailles, dit-il, ont avec les poils, les plumes, les cornes et les ongles, les plus grands rapports », p. 618, édit. de l’an VIII.