Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/294

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CHAPITRE V

Des choses éternelles et des choses passagères ; difficulté et grandeur des premières ; facilité et intérêt des secondes ; ces deux études sont également admirables ; de l’étude de l’histoire naturelle ; il y a toujours à admirer dans la nature ; mot d’Héraclite sur la présence des dieux partout ; rien n’est à dédaigner dans l’étude de la nature, toujours prévoyante et toujours intelligente ; de la méthode à suivre dans l’histoire naturelle ; constater d’abord les faits et essayer ensuite de remonter à leurs causes ; qualités communes à tous les animaux ; qualités spéciales à quelques-uns ; définition de quelques expressions dont l’emploi devra être fréquent en histoire naturelle. — Résumé de cette introduction.

§ 1[1]. Ce principe nouveau, c’est que, parmi les substances dont la nature se compose, les unes, étant incréées et impérissables, existent de toute éternité, tandis que les autres sont sujettes à naître et à périr. Quelque admirables et quelque divines que soient

  1. Ce principe nouveau. Le texte n’est pas aussi formel. — Incréées et impérissables. L’expression est très-noble ; mais elle n’est peut-être pas très-juste. Il n’y a d’incréé que le Créateur ; il n’y a d’impérissable que ce qui n’est pas né. Sans doute, Aristote veut appliquer ces deux épithètes solennelles aux grands corps célestes ; mais ils ne sont pas plus impérissables que tout le reste ; et il n’y a que l’Eternel qui le soit, c’est-à-dire, Dieu. — Sujettes à naître et à périr. Ce sont les substances qui sont le plus à notre portée. — Nos observations… beaucoup moins complètes. Ou, Moins nombreuses. Ceci est parfaitement exact ; et quoique nous en sachions sur les mondes beaucoup plus que n’en pouvaient savoir les Anciens, notre science est surtout étendue et précise en ce qui regarde notre terre et le monde particulier où nous sommes placés. — Nos sens nous révèlent… La puissance merveilleuse des instruments dont la science se sert aujourd’hui n’a pas beaucoup changé l’état des choses ; et quelques progrès que l’homme puisse faire dans l’étude de l’infini, son savoir se réduira toujours à bien peu de chose en comparaison de ce qui lui restera à connaître.