Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/308

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et l’essence des choses sont contraires entre elles. Les choses qui sont postérieures sous le rapport de leur génération sont antérieures en nature ; et le premier en nature est le dernier à se produire et à naître. La maison n’est pas faite pour les poutres et les pierres ; mais ce sont au contraire les pierres et les poutres qui sont faites pour la maison ; et cette même observation s’appliquerait également à toute autre espèce de choses. § 5[1]. Mais ce n’est pas l’induction seule qui nous démontre qu’il en est bien ainsi ; c’est en outre la raison qui nous l’atteste. En effet, tout ce qui naît et se produit provient de quelque chose et tend à quelque chose ; il va d’un principe à un principe ; il part

  1. L’induction. C’est-à-dire le raisonnement général appliqué aux faits particuliers que l’on a observés. — La raison. L’opposition entre la raison et l’induction consiste à peu près uniquement en ceci que la raison se passe presque entièrement des faits et les suppose déjà connus, sans pouvoir cependant s’en passer d’une manière absolue. — Provient de quelque chose. C’est ainsi que la vie suppose toujours la vie ; et que, selon la formule péripatéticienne, répétée un peu plus bas : « L’homme engendre l’homme ». Sur cette grande question, voir la Préface à l’Histoire des Animaux, p. CIV. — Qui a déjà lui-même une certaine nature. De là, la perpétuité de l’espèce qu’Aristote a si bien établie et que la science de nos jours conteste si étrangement, égarée par le Transformisme. — La plante produit la plante. Le chêne est avant le gland, comme la poule est avant l’œuf, etc., etc. — Selon la matière, qui varie avec les différents êtres.