Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/327

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§ 12[1]. On dit donc en un sens qu’une chose est plus chaude quand elle peut échauffer davantage ce qui la touche. En un autre sens, une chaleur plus grande est celle qui donne une sensation plus vive, quand on la perçoit par le toucher, surtout si cette impression est accompagnée de douleur. Parfois, cette impression peut n’être qu’une erreur ; car parfois c’est la disposition où l’on est qui fait que la sensation nous est douloureuse. Une chaleur plus grande est encore celle qui dessèche davantage ce qui peut être desséché, et celle qui brûle davantage ce qui peut être brûlé. D’autres fois, on entend aussi par Plus chaud que la même chose, pouvant être tantôt plus grande tantôt plus petite, plus grande, elle est plus chaude que quand elle est plus petite. § 13[2]. En outre, de deux

  1. En un sens… Les distinctions qui suivent peuvent paraître un peu subtiles ; mais elles ne sont pas fausses. — Échauffer davantage ce qui la touche. Il n’y avait pour les Anciens que la sensation qui pût servir de témoignage et de mesure ; nous avons aujourd’hui le thermomètre, qui sent à notre place et qui sent mieux que nous ne pourrions le faire. — Une sensation plus vive. Nous avons toujours ce moyen d’information. — Accompagnée de douleur. C’est vrai en partie ; mais quand la sensation est trop forte et trop douloureuse, on ne sait pas tout d’abord si elle vient du chaud ou du froid. Les températures excessives causent le même effet. Il n’y a que les sensations moyennes que l’on perçoive bien. — Qu’une erreur. Remarque fort juste. La sensation du froid et du chaud dépend pour beaucoup de la disposition où est le corps qui l’éprouve. — Une chaleur plus grande… Autre distinction, qui est exacte, mais qui n’est pas très-nécessaire. — La même chose. Autre remarque non moins vraie, la quantité de chaleur dépendant souvent de l’étendue de l’objet échauffé ou refroidi ; car la même remarque s’applique au froid aussi bien qu’au chaud.
  2. Que l’on compare. Le texte n’est pas tout à fait aussi précis ; mais le duel qu’il emploie implique une idée de comparaison. — Passe pour plus chaude. Et elle l’est en réalité. — L’un est contraire… l’autre semblable. J’ai dû conserver dans la traduction l’indécision du texte ; mais le sens n’est pas douteux, quoique l’expression ne soit pas aussi claire qu’on pourrait le désirer. Contraire, Eloigné, Semblable, Proche, se rapportent à la disposition actuelle de notre sensibilité, quand nous percevons ces impressions diverses. — Des acceptions absolument différentes. Le texte n’est pas aussi formel. — Des nuances qu’il faut distinguer. Ceci est vrai ; mais il faudrait montrer comment la question se rattache à l’organisation animale.