Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/343

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contraire chez ceux qui en prennent. Si la nourriture est saine, le sang l’est aussi ; si elle est mauvaise, le sang ne vaut pas mieux. De ces considérations et de celles qu’on pourrait y joindre, on doit conclure que le sang, dans les animaux qui en ont, n’a pour objet que de les nourrir. § 13[1]. C’est là ce qui fait que, même en étant touché dans les organes, il n’y cause pas de sensation, non plus qu’aucune des autres excrétions. En ceci, la nourriture n’est pas comme la chair, puisque celle-ci, quand on la touche, ne manque pas de causer une sensation ; mais le sang n’est pas

  1. Même en étant touché dans les organes… Le texte semble dire que le sang quand on le touche ne cause pas de sensation ; ce qui n’aurait pas un sens très-clair ; j’ai préféré l’interprétation que je donne à cause de ce qui suit ; mais je reconnais que le texte ne s’y prête pas beaucoup. Le sang, pourrait-on dire encore, n’est pas plus sensible qu’aucune des autres sécrétions du corps, tandis que la chair, par exemple, est très-sensible, dès qu’on la touche. Ce rapprochement de la chair et du sang n’est pas très-exact ; mais cette observation se réduit à ceci que le sang et les autres excrétions du corps ne sentent pas, comme la chair sent dans le corps entier. — N’est pas en contact avec la chair. Ceci n’est pas exact ; et par la ramification des vaisseaux de plus en plus ténus, le sang se mêle à la chair et la nourrit. Mais au temps d’Aristote, l’analyse anatomique ne pouvait pas être poussée aussi loin. — En un vase. C’est l’expression même du texte, que la science moderne conserve en grande partie, quand elle nous parle du « système vasculaire ». — Et les veines. Nous ajouterions : « Et les artères » ; mais Aristote ignorait cette distinction. — Leur développement et leur croissance. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Le traité de la Génération des Animaux. Voir cet ouvrage spécial, liv. III, p. 222, de l’édition et traduction de MM. Aubert et Wimmer. — Et ailleurs. Aristote a parlé souvent de la nutrition ; il avait fait un ouvrage particulier sur ce grand sujet ; mais cet ouvrage est malheureusement perdu.