Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/348

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or les fibres sont solides et terreuses. Elles sont en quelque sorte des étuves dans le sang, et elles causent dans les cœurs un véritable bouillonnement. § 5[1]. De là vient que les taureaux et les sangliers sont pleins de courage et d’emportements furieux. Leur sang est celui qui a le plus de fibres ; et c’est le sang du taureau qui se coagule le plus rapidement de tous. Si l’on enlève les fibres du sang, il ne se coagule plus ; et de même que, lorsqu’on enlève d’une masse de boue la partie terreuse, l’eau ne se

  1. Les taureaux et les sangliers. Le caractère prêté ici aux sangliers et aux taureaux est bien le leur ; ce caractère tient-il à la composition du sang ? C’est là une question difficile, que la science moderne aurait sans doute grand’-peine à résoudre. — Celui qui a le plus de fibres. Le fait serait facile à vérifier. La chimie actuelle a constaté que le sang se compose de globules, rouges et blancs, en quantité prodigieuse, d’albumine, de fibrine, d’eau et de substances diverses, dans des proportions qui sont par ordre, 127, 70, 3, 790 et 10, pour une quantité totale de 1,000. — Qui se coagule le plus rapidement. Le fait paraît exact. — Ne se coagule plus. La science actuelle a constaté le fait, qui est absolument indubitable. C’est la fibrine seule qui se coagule dans le sang ; mais on ne sait pas encore comment elle se coagule. Ce n’est pas le froid qui produit la coagulation, puisqu’elle est plus rapide si le sang est maintenu à la température ordinaire du corps. — D’une masse de boue. La comparaison peut paraître assez singulière ; mais elle n’est pas fausse, et il est certain que, si d’une masse de boue, on sépare l’eau et la terre, l’eau reste liquide et ne se solidifie pas, comme lorsqu’elle est mêlée à la partie terreuse. — Ne se solidifie pas. Comme la terre en se desséchant ; le froid ne joue ici aucun rôle. — Sont de la terre. Voir plus haut, § 4. — Si l’on n’enlève pas les fibres. Ceci prouve qu’Aristote avait fait de nombreuses expériences sur la composition du sang, aussi curieusement qu’on pouvait en faire de son temps. — Ainsi qu’on l’a déjà dit. Voir plus haut, § 1 ; il serait d’ailleurs difficile de savoir à quoi se rapporte précisément cette référence. Mais bien par le froid. Ce n’est pas exact.