Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/349

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solidifie plus, de même le sang ne se coagule pas davantage, parce que les fibres sont de la terre. Mais si l’on n’enlève pas les fibres, le sang se coagule, comme la terre liquéfiée se solidifie par le froid. La chaleur étant expulsée par le froid, la partie liquide s’évapore en même temps, ainsi qu’on l’a déjà dit, et le liquide se coagule, desséché, non par la chaleur, mais bien par le froid.

§ 6[1]. Il n’y a d’humidité dans les corps des animaux que grâce à la chaleur qui est en eux. La nature particulière du sang cause de nombreuses modifications dans le caractère des animaux et dans leur sensibilité. Cela se conçoit sans peine puisque le sang est la matière du corps tout entier ; car la nourriture est la matière du corps, et le sang en est la nourriture définitive. Il est donc tout simple que le sang

  1. . Il n’y a d’humidité… Ces théories peuvent nous paraître aujourd’hui contestables et fausses ; au temps d’Aristote, elles étaient neuves, et elles devaient paraître fort avancées. — Dans le caractère des animaux. Voir le § précédent. — La matière du corps tout entier. Ceci est exagéré ; la fonction du sang est de nourrir le corps en le développant jusqu’à un certain point, et en le nourrissant ; mais on ne peut pas dire qu’il en soit absolument la matière. — La nourriture définitive. Ceci est exact, bien qu’Aristote n’ait pas pu savoir, sur la formation du chyle et l’action des vaisseaux lymphatiques, tout ce qu’on en sait aujourd’hui. Voir l’Anatomie comparée de Cuvier, XXIVe lec., tome IV, pp. 166 et suiv., Ire édition ; voir aussi M. Edmond Perrier, Anatomie et Physiologie animales, pp. 410 et suiv., édit. 1882. — La lymphe est la partie aqueuse. Nous dirions le sérum, que l’on distingue de la lymphe proprement dite. La lymphe est liquide, incolore, et elle circule dans les vaisseaux dits lymphatiques, à peu près comme le sang circule dans les artères et dans les veines. — Elle soit corrompue. La lymphe n’a rien de corrompu ; elle a seulement une nature spéciale, qui n’a été analysée que dans ces derniers temps. — Dans le premier cas. C’est-à-dire, quand elle n’est pas encore bien digérée, comme parle Aristote, et n’est pas arrivée à toute sa perfection. — Dans le second. C’est-à-dire, quand elle est complètement formée. — Elle appartient au sang. Ou peut-être : « Elle n’existe qu’en vue du sang ». Ceci pourrait également s’appliquer, soit à la lymphe, soit au sérum. On ne sait pas encore si les globules lymphatiques se convertissent en globules sanguins, bien que ce soit assez probable.