Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/351

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CHAPITRE V.

De la graisse et du suif ; leurs rapports avec le sang ; les animaux qui n’ont pas de sang n’ont ni graisse ni suif ; animaux qui ont plus particulièrement du suif et de la graisse ; utilité et danger de ces matières dans l’organisation animale ; les animaux gras vieillissent plus vite ; ils sont plus souvent impuissants. — Résumé sur le sang et les autres matières.

§ 1[1]. La graisse et le suif diffèrent entre eux selon la différence même du sang. L’un et l’autre en effet ne sont que du sang cuit et mûri par l’abondance de nourriture, mais qui, dans l’animal, n’a pas été converti en cette portion qui fait sa chair, et qui n’en est pas moins bien mûr et bien nourricier. L’éclat

  1. La graisse et le suif. La science actuelle étudie aussi la composition des substances graisseuses, après celle du sang. La graisse joue un rôle très-important dans l’organisme général des animaux, soit terrestres, soit surtout aquatiques, chez lesquels la graisse est huileuse. Dans les animaux terrestres, la graisse est solide à des degrés divers. Le suif est la graisse particulière de certains animaux, et spécialement de l’espèce ovine et bovine. « La graisse, dit Buffon, diffère du suif, en ce qu’elle reste toujours molle, tandis que le suif durcit en se refroidissant » ; Quadrupèdes, tome I, p. 248, citation de Littré, Dictionnaire, article Suif. — En cette portion qui fait sa chair. On peut accepter cette définition de la graisse. — Bien mûr et bien nourricier. La fonction réelle de la graisse est bien celle-là. C’est le tissu cellulaire qui sécrète aussi la graisse ; seulement cette sécrétion spéciale reste dans les cellules, au lieu d’en être expulsée, comme l’urine et les fèces. — L’éclat dont ils brillent. Peut-être l’expression est-elle un peu forte, surtout pour le suif ; elle est plus exacte pour la graisse. Observées au microscope, les gouttelettes et les gouttes de graisse ont une vive réfringence. — L’éclat brillant des liquides. En réalité, les liquides font l’effet de miroirs quand la lumière les frappe. — Un mélange d’air et de feu. Ce sont les théories qui sortaient nécessairement de la théorie des quatre éléments.