Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/358

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exemple dans les animaux aquatiques, il n’est pas moins nécessaire que, dans quelques animaux, il se forme de la moelle par l’absorption simultanée de la nourriture qui produit aussi les os. On vient de dire que, dans tous les animaux, la nourriture est du sang ; et l’on doit voir que, par suite, il est tout simple que la moelle devienne suiffeuse ou graisseuse. Le sang se cuit par la chaleur qui se développe en étant renfermée dans les os. La coction du sang est en soi du suif et de la graisse.

§ 5[1]. On conçoit donc bien que, dans ceux qui ont les os compacts et très-forts, tantôt il n’y ait pas du tout de moelle, et que tantôt il y ait très-peu de ces animaux qui en aient, parce que la nourriture est absorbée dans les os. Dans ceux qui au lieu d’os ont une arête, il n’y a que le rachis qui ait

  1. . Il y ait très-peu de ces animaux qui en aient. Il semble que la suite naturelle de ce qui précède, ce serait de dire que certains animaux n’ont que très-peu de moelle ; mais le sens du texte est celui que j’ai donné, et il n’est pas douteux malgré sa singularité, aucun manuscrit n’offrant de variante. — Ont une arête. Ce sont les poissons. Je ne crois pas que la zoologie moderne se soit particulièrement occupée de la moelle dans les arêtes des poissons, où il y en a cependant pour quelques espèces. — La place suffisante. Les vertèbres des poissons s’unissent par des surfaces remplies de cartilage ; et l’axe de la vertèbre est un canal qui les fait communiquer entre elles ; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 124.