Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/367

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ce sujet, du moins dans cette mesure où la philosophie naturelle peut avoir à s’en occuper.

§ 10[1]. Dans les animaux qui ont un cerveau, c’est cet organe aussi qui produit le sommeil ; et dans ceux qui n’en ont pas, c’est l’organe correspondant. En refroidissant l’afflux du sang venu de la nourriture, ou peut-être encore par d’autres causes semblables, le cerveau alourdit cette région du corps ; et c’est là ce qui explique comment, lorsqu’on a sommeil, on a la tête lourde et pesante. De plus, il chasse la chaleur en bas avec le sang. La chaleur s’accumulant dans les parties basses amène le sommeil ; et en même temps disparaît la faculté de se tenir debout, pour tous les animaux auxquels la station droite est naturelle ; et pour les autres, cesse la position droite de la tête. § 11[2]. Du reste, nous avons spécialement traité cette

  1. Qui produit le sommeil. C’est la même théorie qu’on retrouve dans le traité spécial du Sommeil et de la Veille, ch. III, § 16, p. 170 de ma traduction. Dans ce passage, se retrouve aussi la comparaison avec la formation de la pluie, à peu près dans les mêmes termes. — L’organe correspondant. Voir plus haut, § 6. — D’autres causes semblables. On voit qu’Aristote ne se flatte pas d’avoir expliqué complètement ce singulier phénomène du sommeil, ch. III, § 15. Il a bien vu la difficulté. — La tête lourde et pesante. Le fait est très-exact. — Il chasse la chaleur. Ici encore c’est absolument la même théorie que dans le traité du Sommeil. Cette ressemblance prouve l’authenticité des deux ouvrages. — Dans les parties basses. Ceci n’est pas assez clair ; et l’on ne sait si ce sont les parties basses du corps entier, ou seulement du cerveau. — La faculté de se tenir debout. Ceci s’applique à peu près exclusivement à l’homme. — Pour tous les animaux. Bien des oiseaux dorment en gardant leur station habituelle.
  2. Sur la Sensation. On ne trouve rien qui puisse se rapporter à ceci dans le Traité de la Sensation et des Choses sensibles, tel que nous l’avons aujourd’hui. — Dans le livre sur le Sommeil. Voir le traité spécial, loc. cit.