Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/368

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question et dans nos ouvrages sur la Sensation, et dans le livre sur le Sommeil.

§ 12[1]. Que le cerveau soit un composé d’eau et de terre, voici quelques faits qui le prouvent. Si l’on fait cuire le cerveau, il devient sec et dur ; il ne reste plus que la partie terreuse, l’eau ayant été vaporisée par la chaleur, comme il arrive quand on brûle des légumes et d’autres fruits, où la plus forte partie n’est que de la terre, une fois qu’en est sorti le liquide qui y était mêlé. Ces résidus de combustion deviennent durs et tout à fait terreux.

§ 13[2]. C’est l’homme qui, de tous les animaux, a le cerveau le plus fort comparativement à sa grandeur ; et, dans l’espèce humaine, les hommes ont un cerveau

  1. Un composé d’eau et de terre. Il faut toujours se rappeler que, pour les Anciens, il n’y avait que quatre éléments qui entraient dans la composition matérielle des corps. Comme le cerveau a une certaine humidité et une certaine consistance, on en concluait qu’il était formé d’eau et de terre. Cette théorie, quelque fausse qu’elle fût, a subsisté depuis Aristote jusqu’au XVIe siècle, tout au moins. — Si l’on fait cuire le cerveau. C’est là une preuve nouvelle que les Anciens et Aristote en particulier savaient faire des expériences, en même temps que des observations. — Sec et dur. Ceci n’est peut-être fort exact, à moins qu’en faisant cuire le cerveau, on aille jusqu’à le brûler entièrement et à le carboniser. — Des légumes et d’autres fruits. Même remarque. — N’est que de la terre. Dans le sens des théories de la chimie de l’Antiquité. — Ces résidus de combustion. Quand on pousse la combustion au point extrême où la chose se carbonise.
  2. C’est l’homme… qui a le cerveau le plus fort. Voir sur cette théorie l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XIII, § 3, p. 73. — Que les femmes. Le fait est exact ; et les hommes ayant en général des têtes plus grosses que les femmes, l’encéphale est aussi plus volumineux. — La région qui comprend le cœur et le poumon. C’est toute la cavité thoracique. — Est plus chaude. Ceci n’est peut-être pas très-exact. On ne comprend pas d’ailleurs comment les Anciens auraient pu mesurer la chaleur relative des divers animaux ; ils ne pouvaient à cet égard que faire des suppositions. — Qui se tienne tout droit. Voir l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XII, § 2, p. 69 de ma traduction. La raison qu’Aristote donne ici de la station droite de l’homme n’est pas très-exacte ; et selon toute apparence, la chaleur n’entre pour rien dans cette partie de notre conformation. — Le développement part du centre. Ceci peut être vrai si l’on regarde spécialement à l’action du cœur.