Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/375

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au dehors ; c’est la partie terreuse. § 5[1]. Pour maintenir et préserver leur consistance, ces animaux ayant peu de chaleur parce qu’ils n’ont pas de sang, la coquille, placée tout autour comme une sorte de four, garde la chaleur qui est leur foyer intérieur. La tortue et le genre des hémydes paraissent organisés de la même manière, tout en étant d’une espèce différente.

§ 6[2]. Quant aux insectes et aux mollusques, ils sont précisément tout le contraire de ces animaux ; et entre eux, leur constitution n’est pas moins opposée des uns aux autres. Il ne semble pas qu’ils aient rien d’osseux, ni aucune partie terreuse, qu’on puisse distinguer, pour ainsi dire. Mais les mollusques sont presque entièrement charnus et mous ; et pour que leur corps ne fût pas par trop destructible, comme le

  1. La coquille, placée tout autour. Cette destination de la coquille n’est peut-être pas très-certaine ; mais la théorie est ingénieuse. — Comme une sorte de four. Je crois que c’est le sens le plus probable du mot grec, et ce sens est bien d’accord avec le reste du contexte. D’ailleurs, Aristote se borne à parler de la coquille de certains mollusques ; mais il aurait pu parler aussi du manteau, qu’ils ont presque tous. — Le genre des hémydes, ou Émydes. Le mot grec a, ou n’a pas, l’esprit rude indifféremment. Dans la classification moderne, les Emys sont surtout les tortues d’eau douce ; voir Cuvier, Règne animal, t. II, p. 10. Les tortues forment le premier ordre des reptiles, ou Chéloniens. — D’une espèce différente. Ceci est exact, puisque les tortues sont des reptiles, et que les animaux ci-dessus nommés ne sont pas des reptiles.
  2. Quant aux insectes et aux mollusques. Le rapprochement entre les insectes et les mollusques peut paraître assez singulier ; mais il n’est pas faux sous le rapport spécial où il est fait ici. — Les mollusques sont presque entièrement. Peut-être, pourrait-on traduire : « Presque tous les mollusques. » — Le milieu entre la chair et le tendon. Je ne vois pas que la zoologie moderne ait discuté cette question. — Par bandes circulaires. Même remarque. Voir, sur les mollusques en général, outre Cuvier, M. Gegenbaur, Anatomie comparée, p. 446, traduction française. Les téguments des mollusques se séparent nettement en épidémie et en derme, et la contractilité est très-grande ; mais il ne semble pas que l’indication donnée ici par Aristote soit fort exacte. Il est probable cependant qu’il avait fait lui-même l’expérience dont il parle. — C’est cette disposition… En vertu du principe du mieux, que le philosophe reconnaît dans toute la nature.