Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/387

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gluante. Pourtant, dans les sélaciens, le rachis est cartilagineux ; et il n’en a pas moins de la moelle ; car pour eux, cette partie du corps doit tenir la place des os.

§ 14[1]. Il y a dans le corps des matières qui, au toucher, se rapprochent beaucoup des os, telles que les ongles, les soles, les pinces, les cornes et les becs chez les oiseaux. Les animaux ont reçu ces organes pour leur défense ; car les corps entiers qui sont formés de ces matières et qui, dans leur ensemble, portent le même nom que leurs parties, comme c’est le cas pour la sole entière ou pour la corne entière, sont destinés dans chaque animal à le protéger et à assurer sa conservation. On peut encore ranger dans cette classe tout ce qui regarde l’organisation des dents, qui tantôt n’a qu’un seul objet, à

  1. Se rapprochent beaucoup des os. C’est exact dans une certaine mesure ; et Aristote a soin de faire une réserve en disant : « Au toucher »; ce qui n’implique qu’une ressemblance superficielle. — Les soles, les pinces… Selon la diversité des espèces. — Le même nom que leurs parties. Ceci n’est pas assez clair, bien que le sens ne puisse être douteux ; un morceau de corne s’appelle de la corne aussi bien qu’une corne entière. Mais cette observation, quoiqu’elle soit vraie, ne se rapporte pas assez directement à la pensée générale de ce passage, qui signifie seulement que toutes ces parties de l’animal sont faites pour sa défense. — L’organisation des dents. Ce sujet spécial a été traité assez longuement dans l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. III, § 12, p. 126 de ma traduction ; voir l’étude complète des dents dans l’Anatomie comparée de Cuvier, XVIIe leçon, tome III, p. 103 et suiv., Ire édition. — Le travail des aliments… la lutte. Même chez l’homme, les dents peuvent servir à ces deux usages. Voir plus loin, liv. III, ch. I.